Parmi les nombreuses célébrations qui retiennent l’attention cette année à l’échelle nationale, la commémoration d’Expo ’67 occupe une place prépondérante, notamment dans l’activité médiatique des derniers jours. De fait, alors que nous célébrons le 50e anniversaire de ce moment phare de l’histoire culturelle québécoise, nous effectuons un retour symbolique sur les accomplissements de ces six mois au rythme effréné. Et si la mémoire est au coeur des festivités actuelles, ces dernières rappellent qu’Expo ’67 était elle-même un lieu de commémoration, visant à souligner le centenaire de la Confédération canadienne.

L’Exposition universelle offrait alors une vitrine exceptionnelle aux compositeurs, tant québécois que canadiens. Grâce à de nombreuses subventions gouvernementales, les multiples faces de nos identités musicale et culturelle se sont révélées aux visiteurs affluant du monde entier. Suivant la création de la monumentale Terre des hommesd’André Prévost, les mélomanes ont pu découvrir des oeuvres d’Otto Joachim (Katimavik – sonorisation du Pavillon du Canada), de Serge Garant (L’homme et les régions polaires – sonorisation du Pavillon homonyme – qui deviendra Amuya dans sa version de concert), de Gilles Tremblay (sonorisation du Pavillon du Québec) et de Maurice Blackburn (Eau et Conquête– à partir de matériaux concrets fournis par Gilles Tremblay -, et Six formes musicales audivisuelles). Nos compositeurs s’inscrivent ainsi aux côtés de compositeurs du reste du Canada (Alexander Brott, R. Murray Schaffer, Eldon Rathburn et Robert Fleming) et de l’international. En ce sens, il mérite d’être rappelé que l’actuel casino de Montréal n’était alors autre qu’une oeuvre s’inscrivant dans la légendaire série des Polytopes de Xénakis, qui dans leurs formes originales combinaient adroitement architecture, musique électronique et installations lumineuses.

Ceux qui s’intéressent à la musique de nos compositeurs au moment d’Expo ’67 devraient impérativement lire l’article préparé conjointement par les musicologues Jean Boivin et Patrick Hébert, et qui fait aujourd’hui autorité à ce sujet, notamment en ce qui concerne les oeuvres de Garant, de Tremblay et de Joachim.
Un article de l’Encyclopédie canadienne brosse également un portrait élargi de la place accordée aux musiques de tous genres au moment de l’Exposition.